5 marques de riz douteuses

Ces 5 marques de riz sont pointées du doigt : faut-il encore leur faire confiance ?

Le riz est un aliment de base pour une grande partie de la population mondiale, en particulier en Asie, où il est consommé en moyenne à hauteur de 130 kg par personne chaque année. En France, cette consommation atteint environ 6 kg par an, principalement sous forme de riz basmati, thaï, long grain ou de Camargue. Cependant, une récente étude de 60 Millions de consommateurs soulève de sérieuses préoccupations concernant la qualité de certaines marques de riz, pointant la présence de pesticides, d’aflatoxines et d’arsenic, des substances potentiellement dangereuses pour la santé.

Des pesticides dans le riz : un problème persistant

L’association de consommateurs a mené une analyse approfondie de 40 variétés de riz disponibles dans les supermarchés et magasins bio, afin d’évaluer leur impact sur la santé et l’environnement. L’objectif était de scruter les pratiques agricoles, en particulier l’usage de pesticides pour lutter contre les nuisibles. Le constat est inquiétant : plus d’un tiers des produits testés contiennent des résidus de pesticides. Ces substances sont couramment utilisées dans les cultures de riz, notamment pour prévenir l’attaque de champignons et autres parasites.

Les riz basmati sont particulièrement touchés par cette contamination, bien que les variétés bio semblent moins concernées. Parmi les produits analysés, certaines marques, comme Ben’s et Saint Eloi, ont révélé la présence de molécules potentiellement nocives. Parmi elles, le tébuconazole, un fongicide utilisé pour réguler la croissance des plantes, et la cyperméthrine, un insecticide, sont classés comme potentiellement cancérogènes et toxiques pour la reproduction par les autorités sanitaires européennes, telles que l’Anses et l’Echa.

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L’utilisation d’un autre pesticide, l’isoprothiolane, également détecté dans certaines références comme Bon-ri et Ben’s, a suscité l’étonnement. Bien qu’il soit interdit dans l’Union européenne, ses résidus restent autorisés dans les produits alimentaires. Ce paradoxe interroge : pourquoi protéger nos terres tout en tolérant des pratiques dangereuses dans d’autres régions du monde où ces substances continuent d’être utilisées ?

L’arsenic : un contaminant invisible mais bien présent

Un autre danger majeur relevé dans l’étude concerne la présence d’arsenic inorganique, un contaminant naturellement présent dans les sols, mais qui pose un véritable problème pour la santé humaine lorsqu’il est consommé en excès. En effet, presque tous les échantillons analysés contiennent des traces d’arsenic, particulièrement ceux provenant de la Camargue et des riz long grain. Bien que la présence d’arsenic dans les sols soit naturelle, sa concentration dans les riz varie selon les régions et les pratiques agricoles. Une consommation excessive peut entraîner des risques graves, notamment des problèmes cardiovasculaires et des cancers.

Il est difficile d’éviter complètement l’arsenic dans le riz, mais certains experts recommandent de bien rincer le riz avant cuisson et de le cuire dans une grande quantité d’eau, ce qui permettrait de réduire la teneur en arsenic.

Les aflatoxines : un autre fléau

Les aflatoxines, des toxines produites par des moisissures, notamment dans les régions chaudes et humides, sont une autre source de préoccupation. Ces substances sont connues pour être cancérigènes et génotoxiques, ce qui signifie qu’elles peuvent causer des anomalies congénitales chez les enfants. Bien que les contrôles soient stricts, le riz est fréquemment concerné par des rappels produits en raison de la contamination par ces toxines. Ce problème s’ajoute aux autres risques associés à la consommation de riz non contrôlé, créant un véritable dilemme pour les consommateurs soucieux de leur santé.

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Que faire face à ces risques ?

Face à la présence inquiétante de ces substances, il est légitime de se poser la question : faut-il encore faire confiance à certaines marques de riz ? Si les riz bio semblent offrir une alternative plus sûre, le recours à des produits certifiés et des labels de qualité devient essentiel. La vigilance s’impose, et les consommateurs doivent être prêts à se renseigner sur l’origine des produits qu’ils achètent, notamment en privilégiant des marques qui respectent des normes rigoureuses en matière de sécurité alimentaire.

Les autorités sanitaires, comme l’Agence européenne des produits chimiques et l’Anses, continuent de surveiller ces risques, mais il incombe également aux producteurs de prendre des mesures plus strictes pour garantir des produits sans résidus de substances dangereuses. En attendant des améliorations notables, mieux vaut être informé et se tourner vers des produits de qualité, même si cela signifie parfois changer ses habitudes de consommation.

En somme, l’étude de 60 Millions de consommateurs rappelle l’importance de rester vigilant quant à la qualité des aliments que nous consommons, en particulier lorsqu’il s’agit de produits de base comme le riz.

Marie Reynaud est rédactrice web spécialisée dans la cuisine japonaise, et plus particulièrement l’univers raffiné des sushis. Elle collabore avec des sites dédiés à la gastronomie nippone, où elle partage son expertise sur les techniques de préparation, les ingrédients traditionnels et les subtilités culturelles liées à cet art culinaire.

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